Et mourir en hiver.

... En pierres d'étoiles sur les rochers ...

Finalement, ce n'est peut-être pas parce-qu'elle est fatiguée qu'elle a les yeux rouges.
Peut-être qu'il y a aussi toutes ces larmes qu'elle a versées toute la journée.
Au point qu'au lycée, on finisse par se rendre compte de son existence. Les "Qu'est ce qu'il y a? Tu veux pas en parler?", elle les a entendus sans arrêt aujourd'hui. Et chaque fois, elle fermait les yeux et elle répondait doucement "j'ai rien".
Pourtant, elle n'a pas pu résister, quand l'autre l'a serrée contre elle en disant "tu devrais parler, tu sais...", ses sanglots ont redoublé d'intensité, et elle s'est laissée aller juste une seconde contre son épaule, parce-que qu'elle n'avait plus la force de faire comme toutes les autres fois et de s'arracher vivement à ces bras inconnus.
Ce n'est pas là qu'elle aurait voulu être. Mais elle à résisté à son envie de s'enfuir, de partir loin. Les mains dans les poches, elle a serré les dents et elle à froissé convulsivement le papier dans sa poche où étaient inscrits tous les horaires des trains au départ le vendredi.
Elle se sentait fragile, sans défense devant tous ces regards curieux. Elle aurait voulu leur crier de partir, leur ordonner de ne pas la voir. Un goût amer dans la bouche, elle se taisait tout en pensant qu'ils n'étaient là que par simple curiosité. Tôt ou tard, ils repartiraient en l'effaçant une fois de plus de leurs pensées. Ils n'ont pas mis longtemps ; à peine un quart d'heure pour oublier totalement l'existence de la jeune fille en pleurs. Elle a rit amèrement, un désarroi poignant au fond des yeux. C'était toujours pareil. Il n'y avait que la solitude pour veiller pour elle.
L'après-midi, elle a pris un malin plaisir à rendre ses copies blanches, juste parce-qu'elle se moquait complètement de ce qui pourrait lui arriver, avec pourtant des larmes au bord des yeux parce-qu'elle savait qu'elle devrait justifier ça et qu'elle n'aurait aucune bonne excuse. Elle finirait par être exclue de la section, et le pire, c'est que ça lui était complètement égal. La seule chose qui l'ennuyait, c'était encore ces explications qu'elle devrait donner, et puis on la forcerait encore à se trouver un avenir.
Elle a essayé de s'endormir sur les tables froides où les femmes de ménage avaient une fois de plus effacé ses dessins, mais elle n'a pas pu. Elle avait cette boule dans la poitrine serrait, serrait, jusqu'à lui donner envie de vomir. Mais vomir, elle ne faisait que ça, depuis le début de la semaine, et elle trouvait ça fatiguant, alors elle s'est mordu les lèvres et elle a attendu que ça passe.
Elle avait envie de donner des grands coups de têtes contre les murs, de s'envoler par les fenêtres aux vitres sales, elle avait milles idées pour en finir, et elle se retenait, consciente qu'il lui restait qu'elle avait encore quelque chose à faire avant.
Elle sait qu'un jour, elle va craquer. Elle a tenté d'appeler à l'aide, mais elle cache trop bien ses SOS, personne ne les voit. Alors elle se trouve minable, elle rit de dégoût en voyant son image dans le miroir et elle a envie de briser la vitre avec ses poingts, que les éclats ruisellent de sang pour cacher enfin son pâle reflet aux yeux accusateurs.
Elle a envie de dire à tout le monde de la laisser mourir, de l'achever même, mais elle se tait par peur des réponses, elle sait qu'ils lui redonneront l'espoir, comme à chaque fois, mais elle sait aussi qu'elle est trop faible pour le garder.
Elle ne sait plus ce qu'elle doit faire, elle ne comprend plus les messages contradictoires que son coeur lui envoie, et ses yeux lui brûlent, et ils se brouillent encore une fois, les larmes salissent ses joues et elle s'écroule contre le mur, vaincue.
Elle aurait du faire plus attention à ne pas marcher sur les lignes...

Ecrit par Dark-ever, le Vendredi 25 Mars 2005, 20:20 dans la rubrique "After Time".

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