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Et mourir en hiver.

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... Vengerie ...

...

[Je sais, c'est différent de d'habitude, moche,  et pas facile à comprendre, mais c'est à vous d'interpréter comme vous voulez...]

Elle à tenté de noyer son chagrin, mais sûrement que la bouteille n'était pas assez grande, ou le chiffre de sang pas assez élevé, ou peut-être encore que la pêche prenait trop de place dans le verre à étoiles de mer, mais en tout cas, sa tristesse n'a pas rendu l'âme, et elle n'y à gagné que des étoiles qui dansent devant ses yeux pour la faire tomber. Et elle n'a pas résisté, elle s'est laissée emporter par la houle insidieuse, roulée par des galets polis. Elle a tangué, la vue brouillée, sur ces mers incertaines où l'encrier ventru de noir s'est renversé. Elle s'est faite aspirer par les grandes pailles en spirale des buveurs de cauchemards, des aspirants d'encre brûlée par le charbon, elle a tourné, tourné, entrechoquée comme une bille jetée parmis le flot des autres agates irisées, tourné jusqu'au ressac du ciel, prisonnière de l'eau qui s'écoule en long tourbillon parce-que les perfides ont arraché le bouchon, et, cognée contre la grille qui filtre la pureté, elle s'est échouée sur le sable encore humide et pluvieux, elle y a écorché le rouge de ses cheveux et emmêlé son coeur à l'échevaud, les doigts griffés. Elle a balancé sa tête au mur des lamantations criblé de parchemins, jusqu'à ce que Morphée, pris de pitié, cueille dans sa main la petite fille brisée, petite ivrogne exilée...

[Explosent les idées noires, dans sa tête, elle éclatent et se répandent en traînées malveillantes.
Passe lui ta bouteille, vite, celle que tu caches dans ton placard et que tu gardes pour un jour de fête, donnes la lui, elle n'a plus que ça pour oublier, ne vois tu pas dans ses yeux noirs une infinie douleur se refléter?
Et toi, mets toi un peu à sa place, enfin essaie, et tu comprendras peut-être combien tu, combien vous, la faites souffrir...]

Alors elle prend la bouteille et elle y brûle ses ailes noires, et comme Icare au soleil, elle tombe, précipitée dans un gouffre sans fond, elle s'écorche en ricochant sur les murs du puit sombre hérissés de pieux. Elle hurle, les dents serrées, le cri muet d'une vertigineuse agonie. Et elles, maudites larmes rouges, qui s'égouttent de son corps et se refusent à ses yeux qui se ferment tous seuls par manque d'eau salée pour les apaiser. Elle ne sait plus si elle aime ou si elle hait, sûrement un peu des deux...
Elle écrase son mal à grandes vagues piquantes, elle l'assome en dangereuse déclinaisons et inclinaisons, elle elle en efface les dernières gouttes d'un revers de la main. Elle noie ses yeux bleus dans la mousse légère et elle se perd entre deux bulles douce-amères, elle s'égorge et s'infuse en ondes verdoyantes, et elle tourbillonne en longues envolées de papillons multicolores. Elle s'envole dans l'écume et elle s'écrase dans l'air outremer. Elle respire comme si l'oxogène avait changé de niveau, elle tousse, elle s'étouffe quand le verre froid ne vient pas l'enlever, alors elle le retourne à ses lèvres et elle s'oublie, elle quitte ce corps à l'imparfait et elle s'asseoit sur une douce étoile aiguisée qui lui astreint la peau de sillons ensanglantés. Elle s'abreuve d'illusions vagues et boit le flou du néon, elle s'exorcise et exhorte l'as de pique pour qu'il s'endorme le plus profondément possible. L'encre agresse l'arbre déchiqueté, et elle tend encore une fois la main vers la bouteille échouée au SOS couleur mer, le message psychotique vient heurter son palais, et elle repart en délicieuses errances grises dénaturées de sens et d'éspérance...

Sans respirer, elle tombe, et puis elle se déplie en étoile de mer et elle fracasse les grains noirs en asphalte prolongés. Elle a dégrisé le vertige des carreaux, ballotée par un courant vertical en ultrasons éléctriques. Elle y ravive la flamme de l'encre endormie et elle en exorcise la portée faussement vide d'un éclat de ses doigts griffés. La peau bléésée par les graviers, elle en dessine du rouge aux lèvres recousues du monde, un soleil, reflet linéaire du couchant éparpillé, en morceaux de verre aguerris, brouillés par les gouttelettes sanguines. La sarabande exquise en lettres décharnées s'oppose et mordille les yeux, paupières fermées. Mais depuis mercredi, elle écrit sans penser, ça donne des phrases étranges, ambigües, éventrées, des mots contradictoires et un mutisme caché, et elle ne comprend plus ce que sa main fait naître en bleu défragmenté. Elle laisse courrir sur le papier sans regarder, elle marche en algorythme et elle s'éteind  devant ces larmes et ces étreintes qui ne l'effleureront jamais. La versatile jalousie perce en son coeur un corridor parmi les murs et en dévore les perles rares, pour regretter à ses yeux brûlés l'eau absente, qu'elle soit rouge ou étoilée. Elle sourit au lieu de pleurer et elle s'envole en chiffres ronds vers les sommeyts pour oublier. Elle s'étiole et elle se tait, elle coud les mots en longues arabesques noires qui s'écrasent aux murs et se dissolvent d'argent en miettes éparpillées.

Elle voudrait les voir rongés comme elle pour qu'ils sachent.

Et elle a mal...

Pourquoi chaque seconde passée m'apprend qu'il existe chaque fois une douleur supérieure? Je n'ai plus rien à faire ici, plus rien à attendre, et pourtant je reste, parce que cet enfoiré d'espoir, ça fait 15 ans qu'il refuse de me lâcher, 15 ans qu'il fait couler mes larmes en vain, et puis sûrement que ça fera 16, et puis 17, et puis bien plus, même si j'en voit pas l'utilité, c'est comme ça et puis c'est tout, pas le droit à une autre chance, et si je finis pas tueur à gages, et ben ce sera un coup de chance...

[Elendrëlle, alias Dark]

Ecrit par Dark-ever, le Vendredi 4 Mars 2005, 20:32 dans la rubrique "After Time".

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Commentaires

Celui que tu as appelé ...

04-03-05 à 20:47

différent de d'habitude ? ah bon ! moi je ne trouve pas ...


Re:

Dark-ever

Dark-ever

04-03-05 à 20:56

C'est différent, mais je suis peut être la seule à connaître cette différence...


AEndorwa

AEndorwa

04-03-05 à 20:53

j'aime quand tu arrives à exprimer ce que l'on ressent tous mais que personne ne peut décrire...sauf toi
merci


Re:

Dark-ever

Dark-ever

04-03-05 à 20:55

Il ne faut pas me remercier...

Merci à toi...

[Dark]


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