Et mourir en hiver.

[b]

[Ne m'en voulez pas pour celui là. ^^]

« Aujourd’hui, c’est la saint valentin. Bon. Mais je m’en fous, tu sais. Ce truc là n’a jamais servi qu’à me donner une bonne occasion de le détester chaque année. C’est plein de gens qui s’aiment partout, et qui le crient, l’exhibent, et viennent le hurler jusque sous mes fenêtres, dégoulinants d’amour, de fleurs et de faux semblants. C’est exaspérant. Moi, je voudrais juste qu’on me foute la paix. Et puis, comme s’ils ne pouvaient pas s’aimer tous les autres jours de l’année… C’est un bon prétexte aux hypocrites, voila tout. Voila tout…
Oh, et si jamais quelqu’un s’avise ne serait-ce que de pointer le bout du nez d’une déclaration devant moi, je vous jure, je lui fous une baffe. Parce que figurez vous que MOI, je suis potentiellement aimable 365 jours sur 365, et que je ne vois pas pourquoi je perdrais mon temps à attendre CE jour maudit pour devenir niaise et câline comme les autres. Je crois que je vais barricader portes et fenêtres. En fait, je n’ai pas envie qu’on m’adresse la parole. En fait, je veux rester petite célibataire endurcie dans mon petit recoin sombre, avec ma bouteille, mes cigarettes, et des réserves pour les 3 semaines à venir, au moins. Je veux rester seule avec mon cœur gros comme un camion. Loin de toutes leurs bêtises d’adultes, bouquets de roses à la main, et qui ne font que se manipuler. Toi, par exemple, tu ne te rends pas compte. Mais ton amour, il te bouffe ta vie, il te ronge jusqu’à la mœlle, et bientôt, il ne restera RIEN, plus rien de toi. Qu’un petit tas de cendres, un pantin. Aimer, c’est bien, je ne dis pas le contraire et je n’ai pas envie de me faire taper sur les doigts. Mais là, là, c’est trop, on dirait deux sangsues, et j’en ai assez de regarder vos sourires et vos minauderies en sachant parfaitement que tu bousilles ton avenir. Aime le, aime le, moi je m’en fous, mais grandis un peu, aussi ! Pense à toi, je sais pas, apprend à réfléchir par toi-même, ouvre les yeux, et tu verras qu’il ne fait que te trimballer vers un grand mur. Vous allez tomber, voila, lamentablement, et toutes leurs mauvaises langues auront un nouveau sujet de pépiements, et ce sera pas faute de t’avoir prévenue. Ma pauvre, tu joues vraiment mal, sur ce coup là. Allez, quoi, reprend les dés, reprend ta vie en main, tu verras, tu l’aimeras bien plus, et si lui ne t’oublie pas, ben c’est que vous serez assez mûrs pour construire un pont solide. Mais autrement, ça ne sert à rien. Tu vas crever, dans la misère en plus. Enfin, moi, ce que j’en dis…
Prend ça comme un avertissement. Et t’auras beau me cracher à la gueule que je ne suis qu’une pauvre salope jalouse, tu viendras pas pleurer dans mes basques quand j’aurais eu raison, parce que je rigolerais bien, et que je serais en train de me la couler douce au soleil. Moi je dis, réveille toi tant que t’es pas trop trop asphyxiée, et reprend un peu d’air. Enfin bref. L’amour, c’est gonflant, le 14 février. C’est pas d’l’amour, c’est un gigantesque marché humain. Pfff… Si, vous me faites honte. Moi, quand j’aime, je le crie pas sur tous les toits, dans toutes les cheminées. Je ne ressemble pas à un père noël complètement ringard, avec de la cendre plein de visage et des cœurs plein les bras. Eh ouais. »

Ecrit par Lisenn, le Mardi 14 Février 2006, 14:02 dans la rubrique "After Time".

Repondre a cet article