... Wiol Pömnuria Ilien ...
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Elle voudrait le silence. Juste un instant, une petite seconde, rien qu'une petite seconde.
Qu'ils arrêtent avec leurs hurlements hystériques et leurs pistolets de plastique. Qu'ils cessent cet assourdissant bruit de fond, mais voila qu'ils se mettent à chanter, enfin, si on peut appeler ça chanter, ce sont justes des notes fausses et des paroles qui n'existent pas. Ils ne le chantent plus, ils le crient, ils sautent partout avec des hurlements de cavaliers en charge, ils font tomber les pots de terre cuite qui explosent par terre et ils en rient, de ces plantes étalées sur le sol comme de vulgaires tapis. Ils détruisent avec joie, ils n'obéissent pas quand on leur ordonne d'arrêter, ils se contentent d'hurler un peu plus fort et un peu plus aigu dans ses oreilles, parce-que ça les rend heureux de voir les autres souffrir et se mettre en colère, ils narguent, ils cherchent, ils attendent avec impatience le moment où elle va craquer et qu'ils s'enfuiront en riant pour revenir encore plus infernaux juste après.
Mais ils auront beau attendre et se déchaîner, elle ne bougera pas.
Parce-qu'elle n'a plus la force. Elle se sent comme... vidée.
C'est comme si son front avait été marqué au fer rouge, une brûlure cuisante, une morsure déchirante. Alors elle enferme sa tête entre ses mains, elle adoucit un peu la douleur en plaquant ses doigts froids contre son front, elle puis elle tente, mais sans y arriver, de s'évader comme elle le fait d'habitude.
Si tout avait été pareil, alors elle ne les entendrais déjà plus, elle serait déjà dans son monde à elle, avec ces grands arbres aux feuilles dorées qui tapissent le sol d'un manteau de soleil et ornent le ciel de belles étoiles poudrées.
Si tout avait été pareil, alors résonnerait déjà dans l'air la douce mélopée envoutante et apaisante de ses amis de la nuit, le murmure calme et reposant de leurs voix harmonieusement mêlées au souffle du vent dans les branches aux formes exentriques.
Si tout avait été pareil, elle aurait déjà retrouvé son sourire, dans la clairière baignée par la mystérieuse lueur lunaire, entourée de ses amis, de ses semblables, avec leurs beaux visages lisses nimbés de pureté et leurs délicates oreilles pointues, avec leurs yeux sages et pailletés qui la regardent avec douceur.
Oui... Mais rien n'est pareil aujourd'hui. C'est à cause du délabrement de sa petite bulle d'argent, elle n'est plus qu'une ruine tombant sous les assauts sanglants du soleil qui se meurt, pourtant, il n'y a pas de raison à cela, mais son coeur s'émiette comme une poignée de sable jetée au gré du vent.
Alors elle espère seulement qu'ils vont se taire, qu'ils vont cesser leurs cris qui se répercutent en échos douloureux dans sa tête...
[Dark]
[J'voudrai juste qu'ils se taisent... Wiol Pömnuria Ilien...]
Ecrit par Lisenn, le Samedi 26 Février 2005, 19:35 dans la rubrique "After Time".