... On implore pas la pitié du soleil ...
On implore pas la pitié du soleil...
... N'attend rien des autres.
Oui, elle sait. Elle essaie de se résonner, de se contenter de ce qu'elle a. De sourire, parce-qu'elle n'a pas de raisons pour être triste. Ou alors si peu. De retenir ses larmes, parce-qu'ici elles n'ont pas lieu d'être.
Elle devrait effacer tout ça, enfouir cette blessure tout au fond d'elle même et ne plus y penser. Mais elle ne le fait pas. Elle préfère s'avouer ses faiblesses, pour une fois, et se laisser partir à la dérive dans d'autres mondes.
Elle fuit les regards, laisse dans l'ombre ses yeux qui tremblent. Se replie sur elle-même, comme elle l'a fait tant de fois petite. Ses mains tremblent, hésitent à écrire la vérité. Elle voudrait être utile aux autres, compter pour eux. Mais c'est l'inverse, elle s'accroche dans leurs vies, y plante ses griffes et supplie pour qu'on lui tende la main.
Et elle refuse leur aide, nie sa douleur, enferme ses blessures là où personne ne les voit. Elle leur parle dans sa tête, mais jamais les mots ne franchissent ses lèvres.
Elle voudrait leur dire tant de choses, mais elle n'est pas sûre. Peut-être qu'elle ne compte pas à leurs yeux autant qu'ils comptent pour elle. Peut-etre est-elle juste une ombre que l'on croise et que l'on salue de loin en l'oubliant aussitôt. Combien de fois lui a t'on répété le contraire? Elle voudrait y croire. Mais il suffit d'une seule seconde pour q'une vague de doute, de terreur la submerge. Elle voudrait qu'ils sachent combien ils sont importants. Parfois, elle les surnomme "gardiens de son sourire"... C'est peut-être idiot. Mais eux seuls savent le faire revenir.
Elle a peur qu'on l'abandonne, mais elle a aussi peur de changer, peur de s'ouvrir. Elle a mis tellement de temps à construire son mur, sa bulle à l'écart du monde. Tellement de temps pour s'exiler, pour s'ancrer dans son refuge. Pénétrer dans ce monde qui lui est inconnu lui fait terriblement peur, parce-qu'elle ne peut rien prévoir de ce qui risque de se passer. Elle est perdue, alors elle hésite, sur le seuil de son monde. Comme une petite funambule. Marcher ou tomber? On ne revient pas en arrière. Même avec toute sa volonté, tout son courage, elle sait que rien ne pourra changer le passé. Mais... Peut-être n'y aurait-elle rien changé.
Non, elle n'est pas jalouse. Elle ne le sera plus. Elle a juste peur qu'on l'oublie...
[Merci d'être là...]
[On ne se connaît pas beaucoup, mais... Toi, tu comptes beaucoup pour moi... Voila tout ce que je voulais dire...]
Beaucoup de mots pour rien, finalement.
Elle veut croire qu'un jour, quelqu'un répondra...
Qui sait?
[Dark]
Ecrit par Dark-ever, le Mercredi 4 Mai 2005, 23:59 dans la rubrique "After Time".