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Et mourir en hiver.

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. Get Over It .

Je voudrais qu'il pleuve aussi fort que je t'aime, que je finisse par m'y noyer...

Mais qu'imagine-t-on de moi, là-bas derrière vos écrans? De quelles illusions peut-on bien me bercer?

Triste petite fille au regard vide.
Le ciel est rouge, doré, et toi tes yeux sont noirs, éteints comme l'est chaque nuit la lumière.

Elle, elle n'a rien de beau, rien d'admirable, elle est juste terriblement pareille aux autres, et pourtant différente.
Les images dans son regard ne sont jamais les mêmes que celles qu'elles espère, alors elle refuse de regarder le monde, elle oublie sa propre existence et se persuade que tout n'est qu'inventions, que la mort n'existe pas puisque tout est trucages et mensonges, et qu'à la fin du film le rideau va descendre et qu'elle disparaîtra, qu'elle redeviendra ombre obscure dans l'esprit d'un créateur fou, âme perdue, âme sans nom dans l'infini du ciel.
Elle pense que demain, peut-être, on enlèvera les barreaux de sa cage qu'on à déguisés en nuages, et qu'on lui dira "allez, c'est bon, tu peux sortir, le jeu est terminé".
Elle aura fini la partie en prison puisque personne n'a réussi à franchir les barbelés pour la délivrer, mais on recommencera à jouer une nouvelle fois, et là, peut-être qu'elle gagnera.
Et dans sa tête, les murs sont des décors, des images de synthèse, qu'en tendant la main en fermant les yeux il n'y aura plus rien pour la retenir, et que ses pas la précipiteront dans un vide, une chute qui ne se terminera jamais. Elle se dit que les couleurs, c'est juste une invention pour justifier l'arc-en-ciel qui serait bien trop triste s'il était tout gris, mais qu'ailleurs, elle pourra les choisir et leur donner le nom qu'elle veut, aux couleurs. Et toutes ses étoiles dans le ciel, ce sont tous les oiseaux qui ont voulu s'enfuir et qu'on a condamnés à rester entre deux cieux en portant une lanterne pour qu'on puisse toujours suivre la course sans fin du soleil face aux humains.
Entre ses mains, ce n'est pas l'eau de la rivière qui s'écoule, c'est un torrent de larmes qu'on a gelées dans les montagnes pour les empêcher de tout détruire, mais pourtant, il faudrait laisser filer le chagrin, le laisser ravager le béton qui a tout mangé, effacer les rictus figés des hommes de pierre, balayer les morceaux de verre qu'on laissés tomber les arlequins moqueurs sans savoir qu'ils dispersaient leur coeur. Tout devrait disparaître, ou presque, pour mieux reconstruire autre chose.
Et elle songe que le dessinateur devrait gommer un peu sa planche, ou au moins passer un peu de blanc parce-que tout devient trop sombre ou bien trop rouge sur son dessin. Et qu'il devrait arrêter de faore naître des personnages uniquement pour mourir, de faire fâner les seules belles choses qu'il crée pour faire survivre les mauvaises. Il devrait stopper s main à elle quand elle voudrait blesser, suspendre le temps pour les laisser rêver, ces pitoyables petites créatures qu'il a gentiment enfermées dans un tableau sans fond.
Elle se demande pourquoi son coeur est à des kilomètres de son corps, pourquoi on ne voit pas les fils qui la font marcher, à quoi ça sert qu'elle se relève quand elle tombe si c'est pour recommencer, puisque dans tous les cas elle ne grandira pas, pourquoi tout l'oppose à ses secrets, et pourquoi n'éteint-on-pas le crépuscule puisque l'on éteint le feu et que tous deux ont les mêmes nuances et la même violence ravageuse à faire pâlir les noms gravés.
Et puis pourquoi faire bleuir la peau de ceux qui pleurent, pourquoi écrire dessus à l'encre indélébile ces marques pointillées, pourquoi saler seulement la mer et troubler l'écume, pourquoi les vagues ont-elles englouti ce qu'elle avait écrit au sable, et pourquoi les coquillages se brisent-ils contre le bois...

Et puis pourquoi ne pleut-il pas, comme je l'aurais voulu...

Et pourtant, parce-que je veux croire en l'espoir et en ceux qui sont mes lumières, je m'interdis d'abandonner...

Une larme, et puis c'est fini, je détourne la tête...

[Parce-que toujours, elle se cache pour pleurer]

Parce-que l'éphémère est gardien de mes pensées...

Je [...]

Lisènn...

Ecrit par Lisenn, le Mercredi 20 Juillet 2005, 23:05 dans la rubrique "After Time".

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Commentaires

petite fée

21-07-05 à 08:53


On imagine rien derrière nos écrans...
On partage, se retrouve ou simplement apprend...

Se dire que tout n'est qu'illusion
que le rideau tombera et
qu'enfin on disparaîtra

Même image, même pensée
Si notre chemin est écrit
alors peut être peut on changer la fin?


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