... Ghost ...
...
Elle marche à travers les décombres, elle déambule à travers ce gris qui à mangé peu à peu le paysage. Seules subsistent quelques petites fleurs rouges qui se battent vaillament pour résister à l'étreinte mortelle du béton, mais elles aussi se ternissent, et leur éclat n'est plus que simple reflet sanglant.
L'ancienne route est toute fissurée, et des vieilles maisons ne restent plus que quelques pans de murs délabrés.
Autour ne règne qu'un silence irréel seulement troublé par la chute innoportune d'un quelconque débris et par le murmure mystérieux de ses pieds nus qu'elle égratigne sur les bouts de fer tordus qui gisent ça et là et écorche sur bouts de verres multicolores qui jonchent le sol.
Autrefois, ici, les vitraux de la cathédrale auraient dessiné l'arc en ciel tout autour, mais aujourd'hui le soleil n'est plus qu'une boule à peine rougeoyante dans le ciel obsur et sa maigre chaleur ne suffit plus à faire fondre la dure enveloppe glacée qui peu à peu à embrassé les mers.
Sa robe blanche flotte autour d'elle, et le vent s'amuse à y emmêler les doigts, de la même manière qu'il fait danser les cheveux noir obsidienne autour de son visage sombre, éclairé seulement par des yeux limpides et des lèvres rouge sang.
Là, derrière ces blocs de pierre empilés dans un semblant d'équilibre, se trouve son refuge, elle s'y rend chaque jour, et elle ne saurait se soustraire à cet étrange rituel, car c'est tout ce qui lui reste maintenant qu'elle se retrouve seule.
Comme à chaque fois, elle effleure du bout des doigts la robe sculptée d'une statue sans tête que l'érosion et le poids du destin ont rendu douce comme du velours.
Et puis elle va s'asseoir sur une chaise en bois miraculeusement épargnée, elle lisse sa robe avec ses paumes, et puis elle laisse un instant son regard se perdre et ses pensées dériver.
Et quand, enfin, elle relève la tête, elle sourit, tristement, et puis elle enlève du plat de la main la pousière qui recouvre chaque nuit le vieil instrument devant elle. Elle pose ses doigts fragile sur les touches noires et blanches, et puis elle attend quelques secondes, comme pour retarder l'instant magique où elle pourra s'envoler, mais elle sait que tout est éphémère, alors elle martyrise gentiment le vieux piano désaccordé pour lui faire jouer quelques notes.
Elle joue toujours la même chanson. Elle n'en connaît qu'une.
Jeux interdits.
Et puis, dès que la dernière note s'essouffle et agonise, comme la lumière d'une bougie qui vacille et s'éteind, alors elle se relève et elle s'en va, les larmes aux yeux, et sa petite silhouette se fond dans la pénombre qui à mangé la terre...
[Dark]
Ecrit par Dark-ever, le Samedi 26 Février 2005, 00:51 dans la rubrique "After Time".
Commentaires
Lissadell
28-02-05 à 19:30
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Re:
Dark-ever
04-03-05 à 18:39
Merci :)
Pour l'adresse msn, oui, si tu veux, c'est romarin720@hotmail.com
Bises
[Dark]
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Re: Re:
Lissadell
05-03-05 à 19:44
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Re: Re: Re:
Dark-ever
05-03-05 à 20:56
Merci à toi :)
Bises
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