Et mourir en hiver.

Don't say a word...

Intro sans aucun rapport...

[...Moi aussi, je voudrais qu'on me fasse confiance, qu'on me dise des secrets, et pas qu'on ferme le porte davant moi, pas qu'on m'envoie voir autre chose. Moi aussi, je voudrais qu'on me fasse rêver comme une enfant, qu'on me fasse découvrir toutes les merveilles de l'univers, qu'on me fasse rire aux éclats en dansant sous les étoiles...]

Et puis une histoire sans grand intêret...

Elle entend du bruit autour d'elle. Des gens qui parlent et délibèrent sur son cas, lui semble-t'il. Et puis, par dessus les chuchotements graves, un bip lancinant qui égrenne quelque chose qui lui échappe. Autour, juste une odeur d'éther, qui l'écoeurre et la soutient à la fois. Dans sa tête, il y a un mélange confus d'images, de flashs violents, qui, bien que ses paupières soient closes, l'aveuglent et intensifient la migraine déchirante qui enfonce ses griffes dans ses pensées délabrées. Et puis elle sent ce point, ce pincement insupportable qui étreint son coeur avec plus de force qu'un éteau. Il l'empêche de respirer, elle à l'impression d'étouffer, il fait chaud, trop chaud... Un grincement déchirant, des lumières qui dansent. Des millions d'éclats qui traversent son corps fragile. Des hurlements tout autour, des visages muets qui disparaissent instantanément. Le feu qui dévore la vie et tord la tole juste devant elle. La fumée qui rentre dans sa gorge et qui la fait tousser, crâcher jusqu'à l'asphyxie. Et puis le noir... Des nouveaux visages, silhouettes pâles et fantômatiques, ce sont ceux qui parlent d'elle, elle le sait. Mais là, derrière ses yeux fermés, ils tordent leurs lèvres en d'atroces grimaces sardonnique, et leur paroles ne sont que propos assourdis et inaudibles. Elle voudrait parler, mais elle ne peut plus, il y a quelque chose dans sa gorge, comme un noeud glacé, et puis rien ne lui obéit, elle voudrait ouvrir les yeux, mais ses muscles ne réagissent pas, elle n'arrive pas à stopper le flot discontinu des visions qu'elle ne reconnait pas. Et puis, d'un coup, le silence qui s'installe progressivement au fur et à mesure que la porte se referme en un doux chuintement et que les pas décroissent peu à peu. Non, elle se trompe, elle n'est pas seule, elle le sent. Il y a une main sur la sienne, un peu de chaleur sur ses doigts glacés qui pourtant brûlent de fièvre. Et elle se souvient de mots, elle voit une lumière douce, et la douleur se calme légèrement, agonise un instant et puis s'éteint. Ceux sont eux, elle le sait. Ceux qu'elle aime. Ils ne se connaissent pas, et pourtant ils sont ensembles, ils sont là pour elle. Si elle le pouvait, elle sourirait. Elle a eu tord de croire qu'elle était insignifiante pour eux, ils sont venus de loin pour être avec elle, pour lui redonner un souffle paisible. Maintenant, elle est en paix. Il faut juste qu'elle ouvre les yeux, qu'elle réponde à l'appel de son nom, des messages qu'ils prononcent de leurs voix mélodieuses dans le creux de son oreille. Mais elle a tout le temps. Elle sait qu'elle y arrivera, elle sait qu'elle va guérir, elle va le faire pour eux, pour elle, et avec eux. Et dans la chambre aux murs blancs, plane une once de douceur qui invente son éternité...

[Pour toi...]

Lisènn

Ecrit par Lisenn, le Samedi 18 Décembre 2004, 15:16 dans la rubrique "After Time".

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