Et mourir en hiver.

Elle a du cacher les fleurs.

Je suis quelqu’un qui ne sait pas qui (elle) est. Quelqu’un qui se perd, souvent.
Qui ne se souvient que rarement qu’il faut bien exister.

Dans mon annuaire, j’habite page 784 et je suis trop facilement repérable dans ma colonne.
Et j’aime la page 252 parce que je n’y vois que lui.
J’écris ce qui me traverse les doigts. (Et tant pis pour l’éventuelle niaiserie.)

Je n’entends plus le téléphone. Enfin, si, je sais qu’il sonne, parce que le son me parvient, mais de très loin, comme étouffé par un brouillard opaque. Un son qui ne veut plus rien dire. Mais il sonne, il sonne sans arrêt, sans discontinuer, comme s’il voulait me poursuivre le plus loin possible. Quelque part, il me vrille la tête, parce que je sais que je ne descendrais pas y répondre. Et pourtant, et pourtant, s’il sonne autant, peut être que c’est grave, peut être que je devrai y aller, mais je ne sais pas, je ne peux pas, je suis comme scotchée à ce siège, les yeux dans le vide. Moi, je n’en attends rien, de ces coups de fil. Ils ne sont jamais pour moi, ou alors, sauf pour me triturer le cœur et l’éclater en petits morceaux. Et quelque part, le morceau de conscience qui me reste me souffle d’y aller, de courir, même, on ne sait jamais. Mais je n’esquisse même pas l’ombre d’un geste. Je voudrais m’étendre par terre, là, fermer les yeux et ne plus rien entendre.
Peut être sont-ils déjà tous morts, après tout qu’en sais-je.

Ecrit par Lisenn, le Dimanche 12 Mars 2006, 18:16 dans la rubrique "After Time".

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