Et mourir en hiver.

Sanglance

Mais j'veux pas voir ton amour, tu sais, il me fait mal. Il me rappelle sans cesse que moi, jamais j'pourrais le serrer dans mes bras, jamais je pourrais me dédier ses sourires, et jamais je pourrais le retenir contre moi. J'veux bien te voir heureuse, ça m'fait plaisir, même, mais alors ne me reproche pas de me cacher dans mon coin pour pleurer. Tu sais, si je rigole tout le temps, c'est parce que j'ai peur du réel, et de la fin qu'est plus si loin. Parce que tu vois, j'ai beau me mentir, j'sais bien que s'il part mon coeur il part avec. Alors... Alors j'sais pas, aimez vous un peu plus loin, puis sans moi. C'est vrai, c'est rigolo, de jouer l'intermédiaire. Puis si c'est pour vous, je veux dire, si je peux être utile, j'suis contente. C'est joli, même beau à voir, vous. Mais voila, chaque fois, ça me rappelle lui, et son visage, et ses mains, et puis en fait lui tout entier, et j'ai de la peine à voir que déjà dans ma tête il est tout flou. Alors, je fais plein de plans, j'invente plein d'histoire où je le reverrais plus tard. Mais je sais que c'est faux, et toi aussi tu le fais même si tu ne me dis rien parce que t'es trop gentille, tu ne veux pas me faire de mal. Mais tu sais, le mal, il est déjà fait, hein. J'me suis tuée à l'instant même où j'ai posé les yeux sur lui. Oh, merde, c'est comme chaque fois qu'il est dans mes mots, pareil, je m'égare. Tout ce que je voulais dire, c'est que... Enfin, non, j'sais plus. Aimez vous comme vous voulez, hein. A côté de moi, ou loin, je m'en fous, c'est plus si grave, t'façon, toutes les deux on sait bien que je suis sur voie de garage depuis que je sais qu'il s'en va. Alors le reste, hein... Mais quand même, merci de ne pas m'oublier. Merci de vivre, et de ne pas me laisser dans ma rue sombre, à l'abandon. Merci.

Ecrit par Lisenn, le Lundi 20 Février 2006, 22:32 dans la rubrique "After Time".

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