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Et mourir en hiver.

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[La rue d'en face]

Et dans les rangs, elle aurait du donner la main. Mais non. Les autres, ça faisait peur, c'était méchant, et puis surtout, ça s'invitait dans le rêve sans permission et ça finissait par le faire voler en éclats.

Je vole en éclats. Encore aujourd'hui.

Rien n'a changé, tu vois, tout s'arrête là.

Pour rien.
Et puis non.
Pas rien. Rien pour d'autres, mais pas pour moi.

...

Des vagues, des galets qui roulent. Je voudrais être là-bas, d'un coup, dans mon autre pays, mon autre moi. Je suis là, je suis faible, et je ne sais plus quoi faire de tous ces mots qui me hantent et qui ne se disent pas.
Je voudrais être ailleurs, être une autre, être celle dont les racines existent au moins en un endroit sur terre, être celle qui sait parfois briller un  peu comme une étoile, et ravaler mes larmes quand elles n'ont pas leur place.
Je voudrais comprendre, je voudrais qu'on m'explique, mais peut-être que je devrais simplement m'éloigner, refermer ces fenêtres que j'ouvre sur des vies et que je voudrais toujours garder dans les yeux.

J'ai comme une voix dans ma tête qui dessine ma propre vie devant moi, et qui m'appelle une autre, une que je ne suis pas. Je ne suis même plus sûre de me reconnaître, et j'erre de reflet en reflet sans savoir lequel j'aimerais m'approprier. Aucun, certainement. Je suis celle que je ne suis pas, et [elle] est moi. Je suis une ombre, l'ombre d'une fille qui disparait quand la nuit tombe.

J'ai des bleus au coeur et ça ne s'en va pas.

J'aimerais qu'on m'explique aussi, pourquoi c'est dans cette ville là, et elle seule, que je n'ai pas envie de tout envoyer valser. Pourquoi, pourquoi justement celle là. Je voudrais croiser des regards autres qu'inhumains, effleurer des sourires autres que forcés. Tu vois, dans ma vie, rien n'a d'importance, sinon toi, lui, elle et lui. Quatres prénoms, c'est là mon seul trésor, mais je sature tous ces mots, toutes ces absences, tous ces instants trop loin auquels je n'appartiendrais sûrement jamais.

Au coin de mes yeux s'éternisent des larmes que je retiens comme je peux. Je ne peux plus vivre ces vides qui se creusent dans ma réalité. J'en ai trop.

Je finis par en avoir mal, de toutes ces choses, de toutes ses prisons, de toutes ses illusions dont je me berce et qui finiront un jour par me crever les yeux.

Je finirais pantin. Je suivrais ces chemins qui ne m'appartiennent plus, ces voix sans issue qui m'opposeront à mes espoirs. J'abandonnerais du regard le ciel et ses étoiles parce-que les distances qui m'en séparent, je ne suis pas sûre d'avoir le droit de les effacer.

Tout, tout ce en quoi je crois part à la dérive et me file entre les doigts, tous ces souvenirs comme des grains de sable que le vent emporte et que je ne retrouverais pas.

Et cette mer qui refuse de s'éteindre et de cesser de me traquer.

Je voudrais que le vent m'emporte et me disperse, poussière de lune dans les cieux qui noircissent. Je voudrais qu'on m'emmène, je me tue à trop rêver, la chute sera dure quand je devrais regarder les routes désertes et silencieuses qui ont un jour menées jusqu'à moi.

Je ne sais plus pourquoi j'écris, pourquoi j'existe. Pourquoi je veux tout changer et que mes mains refusent de m'obéir.

Je m'en vais, ou bien je ne m'en vais pas. Tout dépend.

De toi, d'eux. De mes erreurs passées et de celles que je ne saurais pas éviter.

De mon coeur et du choix qu'il fera. Ou pas.

J'sais plus.
J'sais pas.
Sauve-moi?

[Je ne sais plus où je vais. Où je suis. Qui je suis.]

Certainement que. Je terminerais vide, je terminerais ombre, les yeux éteints et le corps somnambule...

Lisènn...

Ecrit par Lisenn, le Vendredi 15 Juillet 2005, 23:18 dans la rubrique "After Time".

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Commentaires

[ La rue des OnNeLEDitPas ]

Colors

Colors

16-07-05 à 00:20

Enchanté moi je suis Lucy
Je collectionne les insomnies
Droit au coeur j'ai des coups de soleil
Que j'attrape pendant mon sommeil
Les yeux fermés je déambule
L'homme en blanc me dit somnambule
Mais lui n'a jamais rien compris
Que les rêves  aussi ont un pays

Je n'ai pas pu m'en empêcher, tu m'y as fait penser...
[ Extrait du Tango du Qui, d'olivia ruiz ]

Moi,  je construis [ des pantins]
Avec de la ficelle et du papier...

Tu m'y as aussi fait penser.
Mais.
Les rêves ne volent pas en éclat dans le pays des rêves.
Tu devrais y faire un tour, juste comme ça, pour oublier, ou faire semblant, ou.
Juste comme ça.

Je suis qui bon me plait
Je vais là où je vais
Devinez donc qui je suis
Qui me précède et où je vis
Je suis qui bon me semble
Et qui se ressemble s'assemble
Plus on est de fous plus on rit
Allez rejoins la compagnie
Viens danser le tango du qui
...
Je ne m'présente pas, je ne m'appelle plus
Raison de ma raison ils ont eu
Je n'ai plus de nom, plus d'histoire
Mon cabaret ferme ce soir
Abasourdie sous les néons
Les saltimbanques ont mis  les bouts
Ils se sont fait une raison
juste avant de devenir fous

Que quelques extraits de cette si jolie chanson...
Parce que, j'ai perdu la route du pays des rêves...
[Quand est-ce qu'on oublie tout? Tout.
Et qu'on recommence comme ça nous plait. ]

Juste comme ça...
Oui, bon, je sors ^^
Bises Lisènn, et désolée, ça n'a pas de sens.
(Sourire aussi, quand même.)


Re: [ La rue des OnNeLEDitPas ]

Lisenn

Lisenn

16-07-05 à 20:11

Sourires quand même aussi...

C'est vrai qu'elle a l'air jolie cette chanson...

Bises


parasitemort

parasitemort

16-07-05 à 20:06

c'est un très beau texte


Re:

Lisenn

Lisenn

16-07-05 à 20:09

...Merci...


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