Et mourir en hiver.

... Inconscience ...

Elle se suicide à l'ignorance.
Trop-plein d'absence.

Non, elle ne veut pas mourir. C'est juste une question de limites. Elle ne les connaît pas, les devine à peine. Les frôler, les effleurer, c'est sa seule manière de se retrouver.
Si elle ne joue pas avec le feu, elle s'éparpille, se perd entre les faux-semblants, les certitudes qui s'effondrent et ces milliers d'éclats de verre qui lui sont glissés sous la peau.

Alors elle cherche à s'épuiser, à épuiser son corps et son coeur trop déboussolé. Elle cherche l'abandon des mots, l'envie simple de fermer les yeux, de s'endormir, de s'en aller. Elle venge l'enfant mort du passé. Elle détruit ce qui la fait vaciller. Le coma des sentiments, trop violents, qu'elle veut noyer.

Et pour oublier, pour s'oublier, elle court, s'asphyxie jusqu'à en crever. S'écorche les mains jusqu'à ce qu'elle lâchent. Ne s'arrête que lorsque qu'elle tombe et repart jusqu'à ce qu'elle ne puisse même plus se relever.
Et alors elle attendra au milieu de la route qu'une ombre daigne la ramasser.
Sans savoir si les rivières sur son visage sont seulement la pluie chagrine au bien si l'eau de ses yeux s'y mêle.

Elle se tue d'indifférence.
Overdose de Silence.

Ecrit par Lisenn, le Mardi 7 Juin 2005, 17:26 dans la rubrique "After Time".

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