.¤* C'est une histoire de mots... *¤.
Je suis la main qui fait onduler les dunes, je suis la rose là où nulle vie n'existe, je suis l'être allongé dans le désert, je suis goutte d'eau dans le mirage et goutte de pluie dans l'arc en ciel...
Je suis poussière de lune, et je m'envole avec le vent...
J'invente mon monde entre crochets, en contre-temps des parenthèses, je suis, j'existe tant que l'on se souvient de moi.
[Lisènn sur parano, extrait 1]
Je voulais te le dire en face, mais je n'y arrive pas, je n'ai jamais su faire ça.
J'ai essayé de te l'écrire, mais chaque fois j'ai tout effacé.
Et pour finir, j'adresse mes paroles ici, dans le vide. Sans savoir si tu liras, et si tu comprendras que c'est à toi que je m'adresse. Mais ça n'a pas d'importance, c'est autant de larmes qui ne couleront pas.
Tu sais, je n'aime pas ce silence qui plane et enveloppe nos existence d'un voile flou et froid. J'ai l'impression qu'il y a quelque chose en moins, quelque chose de cassé, quelque chose que je ne sais pas.
Peut-être que je me fais des idées, mais je suis comme ça, il suffit d'une goutte d'eau pour me faire déborder.
Je devrais faire s'envoler mes mots directement, mais comprends-moi, j'ai peur, peur de toi parce-que tu es vivant, peur que tu me dises que tu me détestes et que plus rien n'est comme avant.
Je suis une idiote, je sais, mais j'ai pas assez grandi pour raisonner comme les grands.
Tu sais, j'ai retrouvé la feuille qui m'a fait tant de mal. je l'ai relue, plusieurs fois.
J'y ai réfléchi, mais à ma manière, cette fois. Pas entre quatres murs, pas comme celle qui doit jouer la grande avec son masque souriant, non, avec la gamine naïve et ses rêves pleins les yeux, avec mes illusions et leurs désillusions, avec ce que j'ai misé d'espoir et son contraire, avec mes mondes imaginaires et mes ailes noires.
Et mes conclusions n'étaient pas vraiment rationelles...
Alors j'ai pris les feuilles.
Je suis montée sur le toit.
Du bout des doigts, j'ai craqué une allumette et je les ai brûlées, avec leur lot de souvenirs, avec leur goût amer et leur empreinte violente au fond de moi.
Et j'ai offert les cendres au vent... Pour qu'elles volent jusqu'à l'océan...
[Et qu'en passant elles te murmurent tout ce que je ne dirais pas.]
C'était hier soir...
Parfois, il faut faire le deuil de ces rêves qui on volé en éclats...
Mais moi, je ne peux pas. Ils sont tous là, gravés au bout de mes doigts.
C'est [presque] oublié.
Ce qu'il en reste, ce sont des cicatrices qui ne s'en iront pas.
Mais c'est pas beau.
C'est à cacher.
A accepter.
Et je souris quand même...
Tu me diras, mais pourquoi je raconte tout ça. Et bien je t'avoue, je n'en sais rien...
Pas plus que je ne sais pourquoi je ne m'aime presque pas.
Pas plus que je ne sais pourquoi je suis comme ça.
Mais je n'ai pas le choix, il faut faire avec.
Et c'est avec que je suis retournée là bas.
Maintenant, je sais ce que ça fais de retourner chez soi après cinq années ratées.
C'est du soleil et de l'orage, ça fais horriblement mal et ça fais sourire à en pleurer.
Moi, tu sais, je suis amoureuse du passé.
Et mon coeur y est resté. Tout entier, ou presque. C'est pour ça qu'il est si fermé, il n'y a pas beaucoup de place. Juste assez pour voir le ciel s'illuminer.
Même pas assez pour compter jusqu'à dix.
Mais moi, ça me suffit.
Je ne demande pas la lune, mais si je l'avais je vous l'offrirais.
Juste pour que vous sachiez qu'un jour je m'y suis endormie sans pleurer. Grâce à vous.
Je suis bien trop fière, ou bien trop timide pour tout dire...
Alors je me tais.
Mais ce silence est trop bavard, trop lourd. Il a des éclairs entre les lignes. Un orage dans un autre monde.
Je crois...
Et je finis par l'affirmer, parce-qu'au fond je n'ai rien à perdre.
[Sauf une amitié]
[Mais qui est peut-être à gagner]
Je lie mes lèvres, mes mains, pour qu'elles se taisent.
Parce-qu'après je vais le regretter.
Et puis j'ai déjà dit l'essentiel, et c'est plus que ce que je pouvais espérer...
Je suis la gamine naïve, immature, qui refuse de grandir et qui gagne son ciel à la marelle.
Je suis l'enfant muette qui invente ses rêves en dessinant dans l'air, je suis l'enfant sans voix qui s'accroche aux passants d'un regard étranger.
Je suis l'enfant fragile qui s'accroche à ta main, l'enfant rebelle qui s'enfuit vers demain...
[Lisènn sur parano, extrait 2]
Lisènn
Ecrit par Lisenn, le Dimanche 5 Juin 2005, 19:40 dans la rubrique "After Time".