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Et mourir en hiver.

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.¤* Lettre à personne *¤.

Cher toi,

On ne se connaît pas, et on ne se connaîtra jamais. Je ne sais qui tu es, et peut-être n'est-tu même pas humain. Peut-être est-tu de ces êtres aux mains fines et bleues et aux yeux dorés que j'aperçois parfois, lorsque la nuit tombe, se glisser entre les branches fleuries et s'y blottir pour la nuit. Peut-être est-tu de ces êtres à la voix si douce qu'on la confond avec le murmure du vent, et dont les chansons merveilleuses ne sont destinées qu'aux enfants qui savent encore écouter, et qui ne s'élèvent qu'au coeur de la nuit, à l'abri du temps. Peut-être est-tu de ceux qui autrefois se sont perdus loin de leurs étoiles, et qui depuis ont appris à forger les rêves sur terre et les offrent à ceux qui croient en eux.
Mais peut-être aussi que tu es comme moi, un humain, un rêveur, sûrement, pour avoir su trouvé cette lettre en mon refuge, mon sanctuaire perdu en ces terres désolées, épargnées par la civilisation, rongées par le sable et le sel, ces terres brûlées, mais si belles pour qui sait les regarder à la nuit tombée. Ombragées seulement par ces quelques arbres millénaires, mystérieux, au sourire bienveillant caché parmi les plis de l'écorce brunie. La légende raconte que ces rares sages de bois antique seraient nés des larmes des exilés du ciel, créant ainsi leur abri éternel, loin du temps et des regards, pour inventer un remède à leur tristesse et créer une parenthèse à ce monde à l'agonie, rongé par la folie des hommes.
Je m'y suis réfugiée il y a longtemps déjà, quand la fin commençait à se faire sentir. J'ai tenté d'entraîner avec moi d'autres êtres, mais, aveugles, ils ont eux même choisi leur déclin. Je me souviens encore du jour de mon départ, je n'étais qu'une petite fille à l'époque, et j'ai marché longtemps le long des routes, dans la poussière et sous la chaleur écrasante d'un soleil devenu rouge, pour échapper à leurs sirènes folles, à leurs sonneries stridentes et leurs cris de guerre. J'ai fui les bombes, les attentats et toutes ces inventions dévastatrices. Mais personne n'a voulu me croire lorsque que j'ai dit connaître un refuge où nous serions tous à l'abri, protégés. On m'a juste reproché mon imagination débordante. Pourtant, toi qui me lis, tu sais que je n'ai pas menti. Tu te trouves en ce lieu sans âge. Je ne sais d'où tu viens, ni ce qui t'a mené là, mais je sais que ton coeur est pur car sinon tu n'en aurais jamais trouvé le chemin.
Je ne sais ce qu'il es advenu du monde au moment où tu me lis. Peut-être s'est-il écoulé des millions d'années. Je sais que ma lettre aura résisté à l'assaut des années, bien à l'abri dans cette bouteille de verre, car ici le temps n'a aucune prise sur les objets.
Il n'en va pas de même pour moi. Même en y vivant, je ne peux y appartenir, je viens d'ailleurs, et je ne pourrais rien y changer. Je ne sais quel âge j'ai, cer j'ai toujours mon apparence de petite naïve, et les mêmes longs cheveux noirs ruissellent toujours autour de mon visage. Mais je sens au plus profond de moi-même que le temps m'a rattrappée. Je vivrais sans doute encore de nombreuses années, mais jamais je ne serais éternelle comme ce lieu et ces timides habitants et créateurs que je ne fais qu'apercevoir à la lueur de la lune. Le soleil, lui, je l'ai vu disparaître et en plus revenir. L'horizon s'est peu à peu recouvert d'immense pointes de glace. Peut-être ce message est-il sans espoir, car il se peut que la vie ne renaisse jamais sur cette planète. Mais en ce jour comme aujourd'hui où quelques larmes me roulent sur les joues à l'idée de tous ceux que j'ai perdus, j'ai voulu croire, j'ai voulu laisser une trace de mon, de notre existence, même si ces quelques phrases doivent se perdre à jamais dans les méandres de l'univers.
Mais j'ai espoir d'être entendue, car je suppose que lorsque que j'aurais disparu, les exilés des étoiles effleureront de leurs mains douces et bleutées ce parchemin taché d'encre et de larmes.
Tu vois, inconnu, je souris maintenant. Je souris d'être en vie, car je me dois de vivre pour moi autant que pour ceux qui n'ont pas eu cette chance. Peut-être nous croiseront nous, finalement...
Ce soir, j'irais m'asseoir au pied de l'un de ces arbres, le plus grand, comme je le fis la première fois. Et peut-être, cette fois si, ces êtres gracieux aux voix mélodieuses m'entraîneront avec eux dans leur danse, leur rêve à la mémoire d'un autre monde...

Adieu, cher inconnu, cher toi... Ou peut-être Au revoir...

J'ai juste voulu, à travers ces mots, exister éternellement, comme le fera ce monde, ce monde auquel est voué mon coeur...

Enaëlle...

*

[Dark]

Ecrit par Dark-ever, le Samedi 30 Avril 2005, 18:30 dans la rubrique "After Time".

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Commentaires

Lissadell

Lissadell

01-05-05 à 12:55

[Euh... Je voulais mettre un commentaire, mais... :-s Je sais pas quoi dire...]
Essayons d'être simple, pour une fois.
J'aime. [^^]
(...On ne se moque pas... ;-))
Bises...


Re:

Dark-ever

Dark-ever

01-05-05 à 17:43

[Je vais faire une réponse simple aussi ;) ]

Merci beaucoup :)

Bises...


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