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Et mourir en hiver.

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... Petite Marionette ...

[Au début, je ne voulais rien écrire de tout ça, mais j'ai laissé mon esprit dériver, lier des mots pour former des phrases et créer un autre chemin, un autre monde... Je ne sais vraiment pas ce que ça donne, ni si c'est très cohérent, mais si quelqu'un a le courage de lire, qu'il me le dise :)...]

Il s'est assis sur le rebord de la fenêtre, comme il le fait chaque nuit, et il balance ses pieds dans le vide, doucement, distraitement. Il regarde le ciel, et il trouve ça immense, il voudrait pouvoir s'envoler et rejoindre ses étoiles, ses amies, gardiennes de ses rêves depuis toujours.

Il songe à sa vie trop bien définie, il la déteste, au fond. Chaque matin, il se lève avec l'envie que la nuit revienne déjà, mais le temps est insensible à ses supplications, alors, quand le soleil pointe à l'horizon, il remet son masque et obéit fidèlement aux règles qu'on lui a données. Il laisse les autres décider pour lui, il ferme la porte à clé derrière eux lorsqu'ils décident qu'il est temps de partir, et il les suit, le regard vide et la tête dans les nuages, isolé de leurs discussions futiles par les musiques qui peuplent son coeur. Et toujours, toujours, il les suit sans discuter, il ne veut pas perdre son temps pour des choses sans importance, et peu à peu, il oublie que sa vie à eu un sens, elle n'en a aucun maintenant, il n'est plus qu'un objet utile lorsqu'on le possède mais dont on peut facilement se passer. Une marionette fragile, une marionette de verre au regard poli par les larmes d'autrefois. Une poupée de porcelaine prisonnière des réveils impitoyables, des horloges à balancier qui résonnent violemment et des montres qui sonnent, un pantin victime des sonneries trop bien réglées que rien ne peux faire taire et d'une vie qu'il n'a pas voulue, conditionné par un présent choisi à l'avance et par des murs trop épais. On le force à s'asseoir et à écouter des mots qu'il n'a pas envie d'entendre, on l'oblige à les retenir et on lui interdis de penser autrement. On le fais réfléchir avec des vecteurs et des équations, avec des mots savants et des phrases mécaniques, à la place de ses rêves et de son imagination qui pourtant auraient pu changer le monde. On le prend à parti pour des choses qu'il ne connaît même pas, pour des histoires sans fondement qu'il n'a pas envie d'écouter, et il doit répondre comme on le lui a si bien appris, avec le même avis que tout le monde et les mêmes références. Il doit s'intéresser, ou du moins faire semblant, à ces choses futiles qui peuplent les esprits des humains qui l'entourent, et il doit en débattre avec eux, pour finalement leur laisser raison parce-que ça lui est complètement égal, et que gagner une bataille de ce genre ne le rendrait que plus malheureux, voyant que déjà, ils déteignent sur lui.

Ainsi, chaque nuit, il savoure ces quelques heures de répit volées à Morphée, ces heures où son coeur dérive en liberté, volant de souvenir en rêve et de sourire en espoir. Il détaille les moindres recoins de la ville endormie, et il ne lui trouve aucune beauté, même recouverte pas le velours sombre de la nuit. Les murs sont droits, carrés, et les portes fermées par de multiple verrous. Les fenêtres ont les volets clos, et les seuls sons qui surgissent de l'obscurité sont ceux des usines qui ne dorment jamais et des voitures qui avalent les kilomètres en crâchant leur fumée. Tout est gris, mangé par un béton rêche et granuleux. Ici, tout est conforme, tout est fonctionnel, et il n'y a nulle place pour l'irréel et l'évasion. Non, vraiment, ce monde est insensé, ce n'est pas un monde, ce n'est pas une planète, ce sont des plaques de ciment grossièrement taillées et des enveloppes d'humains qui s'y affairent, empressés de tout brûler un peu plus vite encore. Il ne comprend pas l'intêret de détruire ce qu'on leur à donné, tout ce qu'il trouve beau, eux le considèrent inutile et le rayent des cartes comme de leur liste de choses autorisées. Ainsi, ils ont brûlé les livres, fait disparaître les couleurs et créé l'Uniforme, l'Identique. Tous les gens se ressemblent, leurs émotions sont les mêmes, et ce n'en sont pas vraiment, ce sont juste des pensées qu'on leur a appris à avoir dans certaines situations, ils ne ressentent rien.

Alors, pourquoi lui serait différent? C'est vrai, il n'est pas comme eux, il a grandi entouré par une équipe de laboratoire qui le nommaient "Projet Bêta" et qui l'ont forgé à leur image. Au début, il a été ce serviteur aveugle de leurs desseins, un clone aux pensées contrôlées. Et puis il y a eu cette nuit, lors de sa quinzième année. Il a vu tout ce qu'ils ont caché, il a vu les couleurs et les paysages anciens aujourd'hui recouverts de goudron, et puis il y a eu cette petite fille aux long cheveux d'un noir de jais et aux yeux couleur de ciel. Elle l'a pris par la main et lui a montré comment rêver, sans dire un mot, juste en lui prenant la main. Elle était tiède et douce, et il en a été bouleversé, lui qui était habitué au plastique lisse et froids des gants des chercheurs et au béton rêche des murs de sa prison. Il l'a aimée, sans même connaître l'existence de ce sentiment, mais il aurait voulu ne jamais la quitter, et il a lu dans ses yeux la même force qui les unissait l'un à l'autre pour l'éternité. Le temps d'une nuit, il a découvert la vie sans l'Identique et les sentiments qui peuvent habiter un coeur. Il a connu l'amour au simple contact d'une main contre la sienne et à la vue d'une simple regard grave et innocent, il a connu la haine quand il a vu ses créateurs prendre un soin méticuleux à détruire le monde, son monde à elle et qui aurait pu être le sien si tout avait été différent, et il a connu la tristesse et le désespoir, lorsqu'elle s'est éteinte entre ses bras, victime de l'Uniforme, vaincue par la perte de ses rêves, de son refuge et perdue dans les méandres du temps.

Il s'était réveillé en larmes, et elles avaient redoublé d'intensité à la vue des barreux à la fenêtres et des murs sombres de sa cellule. Quand il s'était enfin calmé, il avait juré de ne jamais devenir l'un des leurs, quitte à en perdre la vie. Ensuite, sa vie a repris son cours normal. Il n'a jamais rien laissé paraître, et eux n'ont jamais compris qu'il avait changé et qu'il leur avait échappé définitivement. Il n'aurait même pas pu envisager cette possibilité, on avait proscrit cette pensée de leurs esprits robotisés dès leur naissance.
L'année suivante, il ont entammé leur "phase de test". Il l'ont emmené parmi ses modèles, les jeunes humains, et l'ont laissé là. Ils ont voulu voir son comportement en milieu normal, et lui, hypocrite, a fait exactement ce qu'ils attendaient de lui éxécutant son devoir avec un zèle qu'il n'aurait même pas pu imaginer. Il s'est fondu parmi ses faux semblables et a fini par en faire partie.
Mais jamais il n'a trahi son serment, il a toujours gardé au fond de lui cette rancoeur. C'était bien plus qu'un simple désir de justice. C'était un besoin de révolte qui émanait du plus profond de son être. Et plus que tout, la blessure causée par l'absence de celle qu'il aimait refusait de se refermer et grandissait chaque jour. Il avait l'impression que son esprit s'était déconnecté de son corps et que celui ci éxécutait les ordres automatiquement, mécaniquement, comme un robot.

Il a vécu ainsi un an, jusqu'à cette nuit où il regarde le ciel comme il ne l'a jamais regardé, comme s'il ouvrait pour la première fois les yeux. Et soudain, il comprend que plus rien n'a d'importance pour lui, que l'univers est bien trop grand et trop hostile, et qu'en cette nuit d'autrefois il avait à la fois gagné et perdu sa raison de vivre.

Du haut de sa fenêtre, il s'est offert au vide, le coeur souriant. Il ne se donnait pas à la mort, il changeait simplement de monde pour la rejoindre. Même s'il ne devrait plus vivre désormais qu'à travers des souvenirs et un monde irréel. Au fond, il n'en savais rien. peut-être découvrirait-il un autre monde, peut-être que non, mais la réponse importait peu du moment qu'il la retrouve. C'est ainsi que le projet bêta fut classé "échec" et son dossier brûlé, sa fin maquilée et effacée des esprits. Il n'y avait pas de place pour les souvenirs. Un "projet gamma" fut mis en place, mais ceci est une autre histoire, un autre temps...

[Dark]

Ecrit par Dark-ever, le Mardi 19 Avril 2005, 14:37 dans la rubrique "After Time".

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Commentaires

pierredelune

pierredelune

19-04-05 à 16:55

J'avoue que ce n'est pas très lisible, mais théoriquement, j'ai compris ce que j'ai lu ... et oui, c'est assez cohérent. Du moins à mon sens. Sait-on jamais ...

Bisous.


Re:

Dark-ever

Dark-ever

19-04-05 à 19:19

:-s pour le pas très lisible...
Si c'est la faute de la mise en page, je dois pouvoir faire quelque chose... Mais si c'est mes phrases qui sont bizarres, alors là, désolé, je suis totalement impuissante contre ma folie ^^

Si c'est cohérent, c'est déjà pas mal...

Bises

[Dark]


pierredelune

pierredelune

19-04-05 à 20:11

Non, rassure toi, c'est juste le gris, tout petit, sur le noir ... Et le fait que j'ai pas mes lunettes, j'avoue... :]


Re:

Dark-ever

Dark-ever

19-04-05 à 20:15

Arf  ... :s ... Parce-que pour moi, c'est tout à fait lisible... Alors ça m'inquiétais un peu ^^


pierredelune

pierredelune

19-04-05 à 20:18

Tu aurais un txt en une ligne, je pense que ça aurait été ... mais avec les autres mots en dessous, je trouve ça petit ... mais bon, c'est que moi hein, on se posera pas de question.


Re:

Dark-ever

Dark-ever

19-04-05 à 20:26

Ben... Tu as peut-être la taille du texte plus petite que moi avec Internet... *perplexe*


pierredelune

pierredelune

19-04-05 à 20:44

J'ai un ordi extra terrestre, c'est fort possible ... ^^"


Re:

Dark-ever

Dark-ever

19-04-05 à 20:51

Le mien est une bête féroce incontrôlables dont on suppose tout juste l'existence dans les légendes, alors c'est pas mieux ^^

[Mais je l'adore, mon ordi!]


Lissadell

Lissadell

20-04-05 à 14:41

J'ai cru au début que Pierre de Lune disait que l'histoire n'était pas cohérente, alors qu'elle voulait dire que ce n'était pas facile à déchiffrer à cause de la couleur, et ça m'a étonnée parce que je trouvais ça très lisible, moi !...
En fait, j'ai beaucoup aimé cette histoire... Elle est très bien écrite, vraiment très belle... Je n'ai même pas eu besoin de courage, comme tu dis, pour la lire jusqu'au bout... =)
Bises...


Re:

Dark-ever

Dark-ever

20-04-05 à 15:59

Merci beaucoup... ça me fait vraiment plaisir ce que tu dis :)

Bises


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