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Et mourir en hiver.

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... I'm Not The One ...

Lately,
I'm not quite myself.
Maybe,
I do need some help.
Just my confusion,
Trust my delusion.

Petite fille où vas-tu?
La nuit est trop noire, l'ombre à les yeux trop rouges et ils ne sont toujours pas revenus. Alors tu t'en vas, tu fuis, tu marche le long de cette route que tu ne connais même pas. Tu ne pleures pas, c'est interdit et tu le sais, tu te mords les lèvres, "s'il te plait l'ombre, ne viens pas me chercher ce soir", tu as trahi ta promesse, tes larmes ont laissé des sillons noirs sur tes joues pâles, pourtant, tu avais juré sur l'eau cristalline de la fontaine, alors maintenant tu t'enfuis parce-que tu ne veux pas les voir remettre de la terre noire et des fleurs, des géraniums rouges et roses parce-que ça ne coute pas trop cher. De toute façon, ils t'auraient enlevée, ils avaient déjà commencé à tout cacher dans ces cartons grotesques qui se déchirent quand tu tires dessus. Ils ont arraché les rideux, tu ne peux plus t'enrouler dedans, et surtout, la lune t'éclaire maintenant et tu n'échappe plus au regard perçant des longs manteaux sombres. Alors tu as défait tes nattes et tu t'es caché le visage derrière, mais ça ne suffit pas, il faut marcher, marcher, fuir au coeur de la nuit, un pied dans l'herbe et l'autre sur la route, tu tombes, petite poupée fragile cassée sur le bitume. Tu sens la morsure du béton contre ta joue, un goût amer sur tes lèvres et tes mains écorchées sur les gravillons. Tu te relève et tu t'essuie les joues, les dents serrées, comme une grande et fière guerrière. Sûrement qu'il t'auraient ri au nez en cet instant, toi, la noble combattante de même pas deux chiffres, même pas dix ans, mais ça, tu n'y penses pas, tu fixes la bande blanche et tu va plus vite qu'elle, tu comptes le nombre de traits, et tu recommences au bout d'un certain temps parce-que t'as pas eu le temps de tous les apprendre à l'école. T'as l'air tellement fragile, dans tes habits déchirés, avec cette tête de gamine barbouillée de terre, avec les larmes noires sur tes joues rondes d'enfant, tellement petite, et tellement sûre de toi, avec ton regard qui défie n'importe quel monstre de conte de fée de venir te barrer la route, que ça serait presque risible si il n'y avait pas la nuit chargée de pluie qui t'entoure, là, sur cette route sinueuse, longue langue de béton qui t'entraîne sans répit vers un endroit que personne ne connaît. Tu suis les lanternes des fées dans le ciel, oui, tu te souviens que tout le monde t'as dit et répété que ce sont des étoiles, mais ils sont ignorants, toi, tu sais bien que c'est Morgane, la Dame du Lac et Reine des Elfes, qui a envoyé ces petites boules brillantes dans le ciel pour guider les voyageurs perdus. C'est là le but de ton voyage, tu vas la retrouver et t'asseoir sur ses genoux, et vous regarderez ensemble le miroir de la vérité, comme dans ton rêve, comme quand il y avait ces gens devant toi et que tu regardais ta main, tu la détaillais, avide d'en connaître les moindres détails, et tu n'osais pas l'éloigner de tes yeux, parce-que tu savais que celles des autres personnes, celles que tu aurais voulu serrer, tes doigts fins les traverserais comme tu traverses la brume nocturne en ce moment. Tu as été fantôme et Elle, la Grande Dame, n'a pas su te voir, mais demain ça sera différent, ses yeux seront posés sur toi et c'est à toi qu'ils souriront. Il fait froid, tu trouves, le vent siffle, rougi tes oreilles et le bout de ton nez, mais il n'apporte pas le soleil, seulement quelques nuages grinçants qui risquent de masquer la lune. Avec tes doigts, tu trace dans l'air des signes, des lettres et des symboles pour qu'ils ne le fassenbt pas, tu perdrais ton chemin, et tu te retrouverais abandonnée comme la petite marionette de verre qui s'est jetée d'une fenêtre et s'est éparpillée en milles morceaux dans le cour pavée, et dont ils ont vite ramassé et jeté les morceux pour ne pas crever les roues des voitures. Tu trembles sous l'effet glacé du souffle hivernal, et pourtant tes joues te brûlent, ton front te brûle, et tes yeux piquent. Une vague idée de malaise qui se dessine, mais tu persévères, tu n'est plus loin, il y a déjà plus de neige derrière la barrière en fer, sous tes chaussures aussi, et puis bientôt dans tes mains que tu tend soudainement parce-que les nuages pleurent leurs perles blanches. Quant tu seras tout en haut, là où il n'existe plus aucune trace de vie humaine, tu auras gagné. Là haut, ils ne pourront pas te suivre, il n'y a pas d'air pour eux. Mais toi, c'est différent, toi, tu es une elfe, et puis tu es petite, si petite, il suffit de si peu de chose pour remplir tes maigres poumons, que tu ne peux que survivre, même prisonnière des géants de neige, parce-que Loup viendra te chercher, il te prêtera un peu de sa fourrure blanche et soyeuse, il t'emmènera sur son dos, et après une longue chevauchée à travers les steppes infinies, blanches et désertes à perte de vue, il te déposera entre les bras rassurants de Morgane et tu pourras enfin t'endormir sereine. Tu l'entends, la Reine des Neiges, qui te souffle des mots d'encouragement à l'oreille, qui redonne un peu de force à tes jambes fatiguées de petite fille et qui chantonne à ton oreille pour couvrir les propos mesquins de la tempête. Et tu souris bravement, comme la petite guerrière que tu t'imagines, comme la petite elfe digne que tu rêves, et tu serres fort entre tes doigts le pendentif d'argent suspendu à ton cou.
Mais un rugissement derrière toi arrache à ton coeur des larmes rouges, eux gros yeux jaunes dans l'obscurité, des phares remplis de villennie qui veulent t'empêcher de passer la porte magique, ils te rattrappent, alors tu cours, aussi vite que tu le peux, et tu supplie Morgane l'Elfe de venir te chercher. Elle t'entend, tu le sais, d'ailleurs, elle vient te chercher, elle attrappe ta main et elle t'enlève au dernier moment, tu t'élève dans le ciel, tu les regarde devenir tous petits et puis disparaître, le Dame du Lac souffle sur les lanternes et le monde s'évanouit, et toi tu t'endors, bercée par les yeux d'océan qui te protègent...

Parfois, j'ai l'impression que tout s'écoule entre mes doigts comme du sable... Au final, que restera t-il au creux de mes mains?

[ ... Comment serrer les dents pour ne pas pleurer sur du Sum 41? ... ]

 This isn't me,
This isn't you,
When it's just everything we do.
Till you open up your eyes,
and understand this isn't real.
..

.¤* [ ... Somewhere only we know ... ] *¤.

Ecrit par Dark-ever, le Samedi 9 Avril 2005, 17:01 dans la rubrique "After Time".

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Commentaires

MangakaDine

MangakaDine

13-04-05 à 14:46

Honte à moi....je viens de capter ça juste maintenant....

Je croyais que Ever venait de Ever and Ever, ou de Never and Ever enfin un truc du style....

....mais en fait Ever....c'est Reve à l'envers, nan?


pierredelune

pierredelune

17-04-05 à 12:33

J'avoue que moi, je n'y avais pas pensé... Mais c'est très juste.
Reste à savoir ce qu'en pense Dark. :]


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